Pour faciliter au lecteur/utilisateur la tâche de refermer le livre, j'ai collé une image sur la face avant. Plutôt que de se demander quel morceau de feuille va sur l'autre, on cherche à recomposer l'image. Il m'est alors venu l'idée d'avoir sur la face extérieure une image qui invite à ouvrir le livre : sur cette maquette, une porte de frigo. Lorsqu'on l'ouvre, on est face à l'intérieur du frigo.
En discutant avec Pierre sur les notion d'intimité, de la part de découverte que l'on offre à autrui, de la façon dont on se dévoile, j'ai quelques pistes possibles pour mes prochaines maquettes.
Je peux d'une part me resservir de l'idée du frigo pour créer une série sur l'ouverture et la fermeture en jouant sur les différences entre l'apparence extérieure et ce que cela révèle à l'intérieur.
Pourquoi ne pas faire prendre la décision au lecteur d'abîmer le livre dès l'ouverture ? L'image collée sur le dessus pourrait ne pas être découpée. Au lecteur de mettre les mains dedans pour commencer la lecture.
Cela me semble être une métaphore assez juste de l'intimité que l'on juge bon ou non de révéler. Ce que l'on montre de soi peut être une invitation à aller creuser un peu plus loin, tout en laissant le choix à l'autre de le découvrir ou non.
La suite concerne certaines de mes premières maquettes que je n'ai pas encore photographiées...
jeudi 17 décembre 2009
maquettes en retard !
Puisque le pliage que j'utilise met l'utilisateur face à un problème : "Comment le replier ?" J'ai décidé de me servir de cette contrainte comme apport pour mon projet. La notion d'usage, de manipulation et de vieillissement rentre en jeu. Plus l'utilisateur essaye de refermer la page, plus il l'abîme. Avec cette maquette, la détérioration fait apparaître des traces de couleurs.
Plus on le manipule, plus le livre nous dévoile ses secrets...
jeudi 3 décembre 2009
Chasing Napoleon
L'exposition se déroule jusqu'au 17 janvier au Palais de Tokyo. J'y ai été totalement par hasard, et j'aurais du me renseigner avant de m'y rendre, car ce n'est qu'en cherchant des explications sur le pourquoi du comment que j'ai compris de quoi il s'agissait. (le programme ne donnant pas vraiment d'indices évidents)
En 1977, Theodore Kaczynski mathématicien aux Etats-Unis prédit l'effondrement de la société industrielle et technologique. Il s'exile dans une cabane qu'il construit lui-même dans le Montana. Son petit paradis étant peu à peu détruit par des promoteurs, il organise seul une révolution contre le monde technologique en envoyant des colis piégés à des industriels, sociétés informatiques... Ce qui lui a valu le nom d'Unabomber. Il a été recherché par le FBI pendant 20 ans et fut arrêté en 1996.
Les concepts de traque, de paradis perdus, de cachette et de société obsédée par la technologie sont mis en œuvre par différents artistes.
Unabomber est au cœur de l'exposition. Son portrait est affiché à l'entrée de l'exposition (Gardar Eide Einarsson) et dans la deuxième salle, sa cabane d'exil a été reproduite à l'identique par Robert Kusmirowski.
Le travail de Micol Assaël m'a particulièrement plu puisqu'on peut faire l'expérience de rentrer dans une cellule frigorifique maintenue à -30°C, très impressionnante. Il s'agit d'une cellule de goulag en référence à Vortkoutlag, un complexe de camps d’un Goulag regroupant près de 15000 détenus, situé près de la ville minière de Vorkouta.
On y trouve un bureau en fer partiellement recouvert de glace, des générateurs électriques non protégés avec une affiche qui nous rappelle le danger encouru par le visiteur. Un fauteuil est au milieu de la pièce, l’assise est à la température du corps humain, comme si quelqu’un venait de se lever. Ce petit détail nous projette dans une fiction puisque l'univers dans lequel on est est irréel et on peut facilement d'imaginer la difficulté des conditions de vie dans un goulag.
C'est seulement après l'exposition que j'ai appris qu'il était diffusé dans l'exposition une musique de Satie dont la fréquence a été augmentée par Dave Allen, ce qui ne la rend audible que par les chiens...
En 1977, Theodore Kaczynski mathématicien aux Etats-Unis prédit l'effondrement de la société industrielle et technologique. Il s'exile dans une cabane qu'il construit lui-même dans le Montana. Son petit paradis étant peu à peu détruit par des promoteurs, il organise seul une révolution contre le monde technologique en envoyant des colis piégés à des industriels, sociétés informatiques... Ce qui lui a valu le nom d'Unabomber. Il a été recherché par le FBI pendant 20 ans et fut arrêté en 1996.
Les concepts de traque, de paradis perdus, de cachette et de société obsédée par la technologie sont mis en œuvre par différents artistes.
Unabomber est au cœur de l'exposition. Son portrait est affiché à l'entrée de l'exposition (Gardar Eide Einarsson) et dans la deuxième salle, sa cabane d'exil a été reproduite à l'identique par Robert Kusmirowski.
Le travail de Micol Assaël m'a particulièrement plu puisqu'on peut faire l'expérience de rentrer dans une cellule frigorifique maintenue à -30°C, très impressionnante. Il s'agit d'une cellule de goulag en référence à Vortkoutlag, un complexe de camps d’un Goulag regroupant près de 15000 détenus, situé près de la ville minière de Vorkouta.
On y trouve un bureau en fer partiellement recouvert de glace, des générateurs électriques non protégés avec une affiche qui nous rappelle le danger encouru par le visiteur. Un fauteuil est au milieu de la pièce, l’assise est à la température du corps humain, comme si quelqu’un venait de se lever. Ce petit détail nous projette dans une fiction puisque l'univers dans lequel on est est irréel et on peut facilement d'imaginer la difficulté des conditions de vie dans un goulag.
C'est seulement après l'exposition que j'ai appris qu'il était diffusé dans l'exposition une musique de Satie dont la fréquence a été augmentée par Dave Allen, ce qui ne la rend audible que par les chiens...
le texte comme tissu
Merci Juliette pour m'avoir fait découvrir le blog 2 ou 3 choses que je sais d'elle.
Une étudiante en graphisme, Sarah Kremer, a développé un travail autour de du livre en s'inspirant des rhizomes, tige d'une plante qui est souterraine. Le texte se transforme en une galerie de mots qui sont reliés les uns aux autres, un fil relie les pages entre elles comme des racines qui s'entremêlent.
Le texte du livre est alors traité comme un tissu, la lecture devient plus difficile voire frustrante puisqu'on ne peut manipuler l'objet à notre guise.
Je n'ai malheureusement pas pu trouver plus d'informations sur l'artiste.
Une étudiante en graphisme, Sarah Kremer, a développé un travail autour de du livre en s'inspirant des rhizomes, tige d'une plante qui est souterraine. Le texte se transforme en une galerie de mots qui sont reliés les uns aux autres, un fil relie les pages entre elles comme des racines qui s'entremêlent.
Le texte du livre est alors traité comme un tissu, la lecture devient plus difficile voire frustrante puisqu'on ne peut manipuler l'objet à notre guise.
Je n'ai malheureusement pas pu trouver plus d'informations sur l'artiste.
jeudi 26 novembre 2009
dépliable, non repliable ?
Le pliage que j'utilise est intriguant à ouvrir mais quasiment impossible à refermer sans le détériorer.
En déployant l'objet, un nouvel espace est créé.
Les notions à prendre en compte sont donc l'usure, l'action du temps et l'action de l'usager sur le livre.
Roland Tiango est un jeune artiste dont le travail m'avait interpellé il y a quelques mois lorsque j'avais découvert le "dirt poster". Afin de révéler le message, l'utilisateur est obligé d'y mettre du sien.
En déployant l'objet, un nouvel espace est créé.
Les notions à prendre en compte sont donc l'usure, l'action du temps et l'action de l'usager sur le livre.
Roland Tiango est un jeune artiste dont le travail m'avait interpellé il y a quelques mois lorsque j'avais découvert le "dirt poster". Afin de révéler le message, l'utilisateur est obligé d'y mettre du sien.
En visitant son site, j'ai trouvé une bien jolie coïncidence
jeudi 19 novembre 2009
multiplications
Ce pliage donne à réfléchir à propos de sa remise en place. S'il est facile de l'ouvrir pour le déployer, il devient plus difficile de trouver comment le refermer. Il serait comme un secret révélé et impossible à garder tel quel...
mardi 10 novembre 2009
samedi 7 novembre 2009
Un Folioscope, des Flip Books
Au Centre Pompidou jusqu'au 9 novembre s'est tenue l'exposition "Un Folioscope, des Flip Books". Pascal Fouché y présente sa collection.
Apparu au 19° siècle, il a été une des premières façons de créer de l'animation, puisque c'est le livre se met en mouvement au fur et à mesure que le lecteur tourne les pages.
Ce médium permet une création totalement portée sur l'imaginaire ; raconter une histoire en quelques secondes est une manière d'aborder facilement la fiction. L'animation défile comme le souhaite le lecteur. C'est un format qui me plaît pour le rapport à l'intime qu'il suggère : l'histoire n'est racontée qu'au lecteur.
La galerie Rambuteau a été envahie par une centaine de flip books pour la plupart présentés, à ma déception, en vidéo (toute la magie de ce petit livre étant la relation tactile qu'il offre à l'utilisateur.)
Scott Blake travaille sur le code barre, une forme qui, à force de petite modifications et multiplications, peut devenir tout autre chose.
Apparu au 19° siècle, il a été une des premières façons de créer de l'animation, puisque c'est le livre se met en mouvement au fur et à mesure que le lecteur tourne les pages.
Ce médium permet une création totalement portée sur l'imaginaire ; raconter une histoire en quelques secondes est une manière d'aborder facilement la fiction. L'animation défile comme le souhaite le lecteur. C'est un format qui me plaît pour le rapport à l'intime qu'il suggère : l'histoire n'est racontée qu'au lecteur.
La galerie Rambuteau a été envahie par une centaine de flip books pour la plupart présentés, à ma déception, en vidéo (toute la magie de ce petit livre étant la relation tactile qu'il offre à l'utilisateur.)
Scott Blake travaille sur le code barre, une forme qui, à force de petite modifications et multiplications, peut devenir tout autre chose.
vendredi 23 octobre 2009
Première piste...
En commençant à manipuler le papier pour en former des pages, j'ai eu envie de me focaliser sur les formats que je pouvais obtenir.
Le passage d'un grand format à un petit format par déploiement ou repli est pour moi comme un dévoilement, ou une intrusion dans l'intimité.
J'expérimente alors la façon dont le lecteur peut interagir avec le livre, dans une découverte permanente...
(les maquettes seront bientôt photographiées !)
Le passage d'un grand format à un petit format par déploiement ou repli est pour moi comme un dévoilement, ou une intrusion dans l'intimité.
J'expérimente alors la façon dont le lecteur peut interagir avec le livre, dans une découverte permanente...
(les maquettes seront bientôt photographiées !)
lundi 19 octobre 2009
A l'ouverture de ce blog !
Il va falloir que j'apprenne à recenser mes expériences et en faire des livres.
Je considère trop souvent ce support comme déjà fait, d'habitude je ne fais que le remplir.
Au mieux, je me suis habituée à faire des recherches sur feuilles libres et à les regrouper pour former un carnet artisanal au format de mon choix. Il faudrait à présent que mes carnets de recherche deviennent des livres à part entière.
En considérant le livre comme un espace, j'ai du mal à me détacher de sa notion d'objet. Un livre n'est pas seulement des pages qu'on tourne, dès que le lecteur l'a en mains, il peut le manipuler comme bon lui semble.
Le travail d'Irma Boom m'a fait prendre conscience d'une autre appréhension de l'objet livre. L'attention portée au volume me semble essentielle et m'intéresse beaucoup.
La question du jour est maintenant de savoir mêler la fiction à mes recherches...
Je considère trop souvent ce support comme déjà fait, d'habitude je ne fais que le remplir.
Au mieux, je me suis habituée à faire des recherches sur feuilles libres et à les regrouper pour former un carnet artisanal au format de mon choix. Il faudrait à présent que mes carnets de recherche deviennent des livres à part entière.
En considérant le livre comme un espace, j'ai du mal à me détacher de sa notion d'objet. Un livre n'est pas seulement des pages qu'on tourne, dès que le lecteur l'a en mains, il peut le manipuler comme bon lui semble.
Le travail d'Irma Boom m'a fait prendre conscience d'une autre appréhension de l'objet livre. L'attention portée au volume me semble essentielle et m'intéresse beaucoup.
La question du jour est maintenant de savoir mêler la fiction à mes recherches...
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